La journée avait mal débuté : misant sur une activation d’orages
préfrontaux je montais au Truc de Fortunio (1551 m d’altitude, point
culminant de la Margeride) dès 16h30. Là haut, ciel voilé, vent de Sud
sensible et fraîcheur, sans parler de l’invasion de nuages parasites
vers 19h00. Dégouté ! J'allais pourtant vivre une "nuit bleue" de folie,
mais ça je ne le savais pas encore. Ah le charme des orages où rien
n'est acquis, ou perdu, d'avance.
Après avoir
photographié des chevreuils et un faucons crécerelle pour patienter, je
décidais finalement de descendre sur le point de vue des Bondons afin
d’attendre l’approche du gros MCS qui transitait entre Tarn et Hérault
(sans trop d'espoir). Sur place je retrouvais Seb du valdo et sa copine
(après avoir erré sur le Causse de Sauveterre à la recherche d'un point
de vue que nous ne trouvâmes jamais... David Vincent style !)
Ce
premier orage fût « catastrophique » d’un point de vue photo et
sensations : nous étions dans la pluie stratiforme, vent dans la figure.
Seulement 2-3 impacts lointains. La misère… Je m'en doutais. Soirée
fichue...
00h47 : en fin d’orage je réussissais une
photo montrant plusieurs impacts ascendants à partir d’antennes de
télécommunication, sous la pluie stratiforme… Oui pas de quoi me
satisfaire. Le point rouge au milieu est la tour Télécom de Fortunio, où
je finirais la nuit. On devine un ascendant, masqué par les
précipitations.
Retour
sur Mende bien dégouté par la tournure des évènements. Mais à peine
arrivé, Séb me téléphonait en me disant de regarder les radars : de
puissantes cellules se reformaient sur le Tarn et prenaient la direction
de la Lozère ! Après pas mal de tergiversations je décidais de foncer à
nouveau vers le Truc de Fortunio, avec son panorama exceptionnel vers
le Sud-Ouest et l’Ouest.
A peine arrivé les premiers
impacts se manifestaient, en limite de l’Aveyron et de la Lozère ! Il
s’agissait pour la quasi-totalité de puissants coups de foudre à
impulsions multiples. J’assistais d’ailleurs à l’allumage d’un feu sur
les contreforts de l’Aubrac suite à un coup de foudre se rallumant 4 ou 5
fois : hallucinant !
3h30 : illustration de cette pile
électrique me fonçant dessus. Les nuages bas dans les vallées apportent
une touche supplémentaire je trouve.
3h38 :
base surbaissée et aspiration des stratus par le monstre. On devine
nettement les nuages bas littéralement aspirés par les courants
ascendants de la cellule. Fabuleuse ambiance depuis mon nid d’aigle !
3h42 : coups de foudre ramifiés. Je suis aux anges, même si c’est un peu lointain.
3h50 :
tous ces impacts sont tombés en moins d’une seconde. C’est un déluge de
foudre ! La base nuageuse ne s’en laisse pas compter.
4h05 : l’orage se rapproche mais en faiblissant d’un point de vue foudre. Snif…
Quelques
minutes plus tard je suis avalé par un déluge de pluie et de petite
grêle (1 cm max). Ce premier orage s’évacue vers le NE. Mais déjà son
petit frère se présente au Sud-Ouest, toujours pile sur ma trajectoire !
Il est tout de même moins riche en foudre...
4h25 : l’activité électrique reste toutefois apte à assouvir mon plaisir de passionné de foudre
4h29 : la base nuageuse prend une forme de nuage en rouleau.
4h39 : il se rapproche petit à petit. Je suis toujours au sec, les coups de foudre sont toujours aussi nets ! Un régal
Puis
je suis une nouvelle fois pris d’assaut par la grêle (toujours de
petite dimension) et la pluie. Mais que vois je ? Encore une cellule qui
débarque par le Sud-Ouest ?! Parfait, on ne va pas se plaindre ma foi !
Je
pars sur le sommet voisin, le signal de Randon pour tenter des
compositions avec la tour télécom au pied de laquelle je me trouvais
précédemment. Mais je me rends vite compte que cet orage est encore plus
riche en foudre, cette fois ci bien plus proche, que les précédents.
5h04 : le déluge keraunique continue. A gauche la tour Télécom. Le plafond nuageux est exquis.
Devant
la beauté des coups de foudre je décide de retourner sur mon point de
vue en balcon. La foudre s’abat sur le lac de Charpal (une de mes photos
rêvée) mais il faut marcher 150 mètres pour avoir cette vue, le long
d'une clôture métallique en crête donc je décide de rester vers la
voiture par mesure de prudence (oui il m’arrive d’être un peu prudent
des fois…)
5h14 : la vallée du Lot et les hauteurs de
Mende se font pilonner. C’est le début de 5 mn de folie furieuse. J’ai
rarement vu autant d’impacts en 5 mn.
5h15 : je décide de cadre le champ d’éoliennes de la Boulaine et bim ! (Dommage pas d’impact sur les machines)
5h16 : les impacts sont violents. Là aussi à impulsions multiples :
5h17 :
sans commentaire... je commence à me faire tout petit. D’autant plus
que le foudroiement est anarchique, ça tombe de tous les côtés !
5h18 :
impact face à moi à environ 1 km. Impulsion unique pour celui-ci. Les
canaux sont toujours aussi nets. Le rêve du photographe.
5h19 :
double coup de foudre proche. Ca commence vraiment à être dangereux, je
me replie dans la voiture. La pluie arrive, je tente quelques clichés
mais tout est à présent noyé. Clap de fin.
Je
suis fatigué (plus de 12 heures que je suis dehors) mais heureux. Je
rejoins Seb qui était posté en contrebas, à Saint Amans, on échange nos
impressions et on file rejoindre les bras de Morphée. Sommeil tout
relatif puisque d’autres orages (noyés dans la pluie) se manifesteront
en début de matinée.
En arrivant à Mende je trouve des accumulations de grêle, c’est apparemment bien tombé dans le coin.
Je
n'aime pas hiérarchiser car tous les orages sont différents mais c'est
peut être ma plus belle nuit orageuse depuis 10 ans que je fais ce genre
de sortie sauvage ! Seul face à la nature déchaînée, en haut d'une
montagne sauvage à 1551 mètres d'altitude, le top !
Clin d'oeil et merci encore à Seb pour m'avoir appelé après le premier flop.
A bientôt !
grandiose
RépondreSupprimerMerci ! Cette nuit a en effet été assez fantastique avec cette succession d'orages très électriques et photogéniques.
RépondreSupprimerSuperbes images !
RépondreSupprimerNuit fantastique en effet. Bravo !